SERÈNES SEREINES
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TRANSITION ENERGETIQUE et NUCLEAIRE : En marche arrière toute

Pour mémoire, la Transition Energétique signifie un changement radical dans la production et la consommation d'énergie pour faire face aux enjeux tels que le changement climatique, l'épuisement des ressources (fossiles et fissiles), la dangerosité (risque nucléaire)...
La loi du même nom a été votée en 2015 et déclinée dans la Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE) objet d'un décret en 2016. C'est dans cette loi que figure l'objectif de réduction à 50% en 2025 la part du nucléaire dans le mix énergétique.
Depuis beaucoup de communication mais tout reste à faire.

Début juillet 2017, Nicolas Hulot a présenté le plan climat du gouvernement Macron.
Un absent de taille dans ce plan, relevé par la presse et les associations : le nucléaire. On comprendra pourquoi par la suite...
Cette énergie, dangereuse, coûteuse et dont la France est en addiction (ce qui en fait le pays le plus nucléarisé du monde avec ses 19 centrales et 58 réacteurs), a conduit à la faillite industrielle d'Areva et à un endettement abyssal d'EDF. (110 milliards : c'est le coût supplémentaire minimum des investissements nécessaires si EDF s'entête à vouloir prolonger son parc nucléaire vétuste, alors même qu'il perd de l'argent. Intenable).

Mi-juillet 2017, Nicolas Hulot s'exprime à RTL sur l'objectif de plafonner la part du nucléaire à 50% de la production d'électricité à l'horizon 2025. Ce qui implique la fermeture de réacteurs ! Mais toujours pas de calendrier de fermetures ! (En 2027, les 3⁄4 des réacteurs atteindront leurs 40 ans de vie – soit la durée de vie prévue). Bref, des fermetures non datées et remises à plus tard. Une sorte de transition qui fait du surplace !

Octobre 2017 : le ministre revient sur l'objectif de 2025, affirmant qu'il n'est pas tenable sans compenser la diminution du nucléaire par des centrales à gaz, qui émettent du CO2.

Novembre 2017, N. Hulot estimait que la France devait reporter l'objectif de réduction de la part du nucléaire à 50% du mix électrique et récidive son argument: "Il sera difficile de tenir l'objectif de ramener la part du nucléaire à 50% en 2025" sauf "à relancer la production d'électricité à base d'énergies fossiles".

2018 : le PPE nouvelle version est en cours de réécriture et doit être arrêté fin 2018... Le ministre parle d'une occasion de rendre concret l'engagement d' "enclencher la décrue du nucléaire".

Mars 2018 : Selon son entourage, il faut "probablement" modifier la loi de transition énergétique et réécrire l'article premier de la loi TE adoptée en août 2015 , conséquence "logique" de l'abandon de l'objectif fixé lors du précédent quinquennat.
Cela se traduira par un changement d'horizon (au delà de 2025) voir sa suppression pure et simple.

13 mars 2018 : N. HULOT à France Inter :"plus personne ne propose un scénario pour les 50% à l'échelle de 2025" (à commencer par lui-même!!).

C'est donc EDF qui aura le dernier mot en n'envisageant pas de fermeture avant 2029. "On a clairement un objectif d’amener nos réacteurs à 50 ans, ce qui ferait des premiers arrêts à partir de 2029" , avait expliqué Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire français d’EDF, lors d’une rencontre avec des journalistes, le 30 janvier. "Il est raisonnable d’amener des réacteurs à 50 ans et d’autres à 60 ans pour étaler les fermetures" a-t-il argumenté.
Il est vrai qu'"il ne faut pas brutaliser EDF", dixit N. Hulot!

 

Plus sérieusement différents organismes ont travaillé d'arrache-pied sur un scénario de transition:

  • L'association NEGAWATT a planché depuis plus de 15 ans sur un tel scénario basé sur le triptyque sobriété énergétique / efficacité énergétique / énergies renouvelables selon une méthodologie rigoureuse. Une référence incontournable et un guide pour l'action constitué de mesures opérationnelles.
  • L'ADEME, organisme officiel, a également élaboré un document prospectif aux horizons 2030 et 2050.

Documentation